samedi 10 février 2007

Livin' in Ameeeeriicaaaaa

Salut à tous !

Après cette parenthèse illustrée, je suis reparti pour un petit roman ;-)

Cela fait maintenant 4 jours que je suis parti. J'ai du mal à me faire à l'idée que je suis là pour six mois. Il fait froid. J'ai du mal avec le décalage horaire (je me réveille encore avant le réveil !). Je croule sous la paperasse à remplir et à envoyer. J'ai une thèse à lire et je dois me former à un logiciel ce week-end. Mes proches me manquent.

Voilà, c'était mon chapitre sentiments joyeux en vrac ;-) Alors vous vous dites surement "ben dit donc, il a l'air content d'être là lui !". Et bien oui, il y a plein de choses qui me contentent ! Le projet sur lequel je vais travailler m'intéresse beaucoup. Je pense qu'il constitue une très bonne opportunité pour moi car c'est un domaine très pointu et peu abordé dans mon cursus. Les gens sont très sympathiques ici. C'est même assez étonnant pour nous autres français... (je dis nous car j'ai rencontré un couple de français hier qui ont le même sentiment que moi sur la question).

Peut être est-ce le moment de le dire tiens ! Pourquoi ai-je choisi les Etats Unis puis l'Angleterre par la suite ? Pour une simple raison en fait. Je trouve que l'on parle souvent de ces pays et de leurs habitants péjorativement en France. "Ils sont fous ces Amerlos, ils se croient tout permis", "Pffff, ces Anglais, ils ne font rien comme tout le monde !"... Toutes ces phrases que l'on se surprend parfois à dire machinalement. J'ai donc voulu savoir si nos préjugés étaient fondés. En effet je pars souvent du principe qu'un préjugé est avant tout une ignorance, tout comme l'intolérance de fait. Alors j'ai décidé de prendre le taureau par les cornes et d'y aller !

Et je suis donc particulièrement surpris de la gentillesse des gens du coin. Les automobilistes s'arrêtent tous sans exception pour vous laisser traverser ! Quelque chose que l'on entend souvent aussi, c'est "take care". Des gens que l'on connais à peine, par exemple des gens de l'immeuble où je vis, vous croisent, vous disent "Hi ! How are you ?". Puis s'en vont et disent "take care". Je me suis souvent demandé pourquoi au début. "Fais attention à toi". A qui dirait-on cela en France ? A des intimes. Par exemple, votre être le plus cher s'apprête à traverser une rivière remplie de crocodiles puis doit aller récupérer quelque chose au milieu d'un bain de serpents venimeux. Alors là, on lui dit de faire attention à lui. Je caricature bien évidemment. Et bien aux US, il s'agit en fait d'une attention que l'on porte à chacun, gratuitement. On lui souhaite le meilleur car il est là, peu importe d'où il vient, ce qu'il fait, ce qu'il est...

En bref, quelque chose que je ne connais pas en France, à moins que je vive en dehors du cadre français ! Bon, il faut tout de même mettre un bémol. Déjà, je suis dans un état qui a la réputation d'être très accueillant. De plus, de l'aveu de mon tuteur, je suis dans une université très... "blanche". Lisez donc cela ! Ils essayent d'améliorer leur "quota" de minorité. C'est ainsi qu'ils proposent des "offres" spéciales pour les jeunes des minorités. L'idéal pour être bien aidé, c'est d'être une fille noire-américaine. C'est assez surprenant quand on entend ça pour la première fois... Des bourses sur critères ethniques... Comment ça ? Au pays des libertés, champion international de la paix, on aborde la promotion sociale par des considérations raciales ? J'avoue que j'ai trouvé cela curieux... Et donc, pour en revenir où j'en étais, mon tuteur me dis que c'est tranquille car "blanc"...

Je les entends d'ici, ceux qui rient en me lisant, se rappelant de mes diatribes passionnées à propos de la contre-nature pensée raciste ! Figurez vous bien que j'ai un quelque peu raidi mon assise à l'écoute de cette phrase d'anthologie ! Alors quoi ? On ne peut corréler vie en sécurité et présence de minorités ? J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça... Mais alors si on ne peut vraiment pas, comment seraient alors nos pays ? A feu et à sang ?

Je vais prendre environ 15 kilos durant ces six mois. Pardon ? Vous ne comprenez pas le rapport avec le chapitre précédent ? Et bien il y en a un en fait ! Je vais vous parler d'une autre minorité ! Celle qui, soit disant, représente près de X % de la population, X étant une variable aléatoire qui est comprise entre 10 et 60 en fonction de la personne qui la cite. Vous l'aurez peut être compris, je vais parler des gros ! Et oui. Parait-il qu'il y a je ne sais combien d'obèses. Et bien figurez vous que je n'ai pas de difficulté à les voir. En effet, il y en a tellement peu là où je suis qu'ils ne passent pas inaperçus ! Bon, c'est vrai, je vois surtout des jeunes. C'est vrai, je ne suis pas beaucoup sorti de l'université. Mais tout de même ! Cette minorité si importante devrait être présente ! C'est statistiquement vérifiable ! Et bien figurez vous que je connais le secret des américains. Ils mangent, je dirais même ingurgitent une quantité phénoménale de nourriture dans la journée ! Seulement, pour la plupart, c'est immédiatement éliminé par les heures de sport quotidiennes ! Ils sont très sportifs ! Trop pour moi d'ailleurs !

Ils sont donc assez préoccupés par leur santé en fait. Il y a d'ailleurs une dernière minorité dans ce cas et je voudrais l'aborder ici. Les végétariens. Véritable institution ici bas ! D'abord, il y a deux catégories. Les poids lourds et les plumes. Non mais vous me croyez là ? Bon, alors, il y a ceux qui sont des "vegetarians" et ceux qui sont des "vegans". Le principe de base, c'est de ne manger que des fruits et des légumes (ha bon Sylvain ?). Mais les vegetarians mangent des oeufs ou du fromage sous la condition qu'ils ne soient pas d'origine organique... Je vous promet que je vais me documenter très sérieusement sur les produits animaux non organiques et vous faire un rapport très détaillé ! Les vegans excluent quand à eux tout ce qui peut être d'origine animale. Une large place est faite à cette minorité. Un stand leur est dédié dans le restaurant universitaire. Des panneaux expliquent comment devenir végétarien et avoir tout ce qu'il faut comme apport...

Il y a donc une situation contradictoire entre les minorités. C'est assez surprenant. Bon bon bon. Je suis inspiré là ! J'espère ne pas vous ennuyer avec des textes aussi longs. Faites moi le savoir sinon ! Je vous prie également de m'excuser si je commets quelque fautes d'orthographe ça et là... Je commence à perdre l'habitude des accents avec les claviers en qwerty.

La simplicité. Un maitre mot en fait ici. Et on le remarque dans leur langue écrite. Pas d'accent, de cédille ou autre exceptions... Bien que certaines règles soient fastidieuses à comprendre pour nous autres latins, la langue est en réalité assez facile. Alors bien sûr, on peut toujours se retrancher derrière la "subtilité" de la langue française qui fait notre succès outre Atlantique, mais on ne peux pas enlever à l'anglais sa facilité !

Et cette simplicité se retrouve par conséquent dans leur façon de se comporter. Ils sont beaucoup moins "guindés" qu'en France. Je ne sais pas comment expliquer cela par un exemple concret. Ils n'ont pas le contact froid, même si ils ne vous connaissent pas. Par exemple, je suis allé à la poste, ils sont super sympas, même si ils sont aussi longs qu'en France. Du coup, j'ai pu discuter avec une américaine pendant ce temps qui était heureuse d'écouter ce que je faisais ici. Elle a été contente de pouvoir me rendre service en m'expliquant comment envoyer ma lettre en recommandé... Bref, en m'aidant, tout simplement ! Et je ne crois pas au "ils aiment bien les français". Je les vois faire avec d'autres comme des indiens ou des chinois et ils sont pareils. Les gens sont en fait moins "méfiants" envers les autres. Peut être ai-je eu de la chance ? Je vous en reparlerai dans quelques mois.

Je crois que j'en ai assez dit pour aujourd'hui !

A bientôt

Sylvain

2 commentaires:

Anonyme a dit…

Ok pour les Français guindés et méfiants : mais pour cause, il vaut mieux faire attention en France ; mais ailleurs, les gens sont peut-être plus "bons" (ou pas). Aux EU, je sais pas, mais en Allemagne, j'ai quelques explications : pas d'entassement de gens dans des banlieues, i.e. pas de banlieues ; du flicage à souhait et une conscience très lourde quand on fait un truc "mal".
Mais désolée, la subtilité du français me restera toujours chère. Juste, j'avoue, les langues qui sont accentuées ont pas mal de charme, c'est ce qui nous manque.
Noémie

Syeric a dit…

Coucou Noémie ;-)

Oui, notre langue est belle ! Bien sûr que j'y tiens aussi ;-)
Sinon, je ne connais pas le système allemand (tu as plus d'expérience que moi là dessus ;-)) mais il est certain que l'absence d'entassement est également vecteur de situation plus paisible ! Pour le flicage aussi les US sont assez forts ! Pour la conscience, il est trop tôt pour le dire...
Les points de vue que je livre ne sont pas forcément très matures pour l'instant. Mais j'essaye d'être dans une démarche instantanée afin de raconter ce que je ressens au jour le jour. Il est très probable que je change certains points de vue au cours de mon expérience. Je l'espère même !

Finis bien tes vacances ;-)